Qu’est-ce que le patriotisme ? Pour moi, il s’agit d’aimer son pays pour différentes raisons, et même, plus que son pays, l’Etat. Le patriotisme ne consiste pas seulement à aimer une région, mais à soutenir ses dirigeants, ou le système étatique. Romain Gary disait que «le patriotisme, c’est aimer les siens, le nationalisme, c’est détester les autres». En effet, il y a de ça, même si une définition si courte ne peut suffire à définir deux tels concepts.
Après les attaques terroristes en France, Monsieur Hollande a demandé à tous les français de dresser un drapeau français chez eux. Je ne l’ai pas fait. Pour moi, rien ne justifiait que j’adhère à un pays qui tue des innocents, en Syrie notamment, lors de bombardement meurtriers. Je vais donner un autre exemple. Lors de l’Euro de football, le message général entendu en France est «Soyons avec les Bleus». Et ce, au point de leur pardonner leurs fautes, leurs coups portés aux adversaires. Je ne suis pas naïf, nos voisins font de même. Les Français ne sont pas plus en cause que d’autres, il s’agit d’un phénomène généralisé. Mais je ne pouvais supporter cette hypocrisie. Ce que j’aime dans le football, c’est la qualité du jeu, un jeu amical. C’est pour cela que je suis assez peu ce sport. Voir tous ces millionnaires se bagarrer pour un but, arborant un maillot «Respect» qui perd son sens en quelques minutes m’est difficilement soutenable. Et pourtant, les Français – je me détache d’eux car je ne suis pas Français, je suis humain – pardonnent le mauvais comportement des joueurs, tant qu’ils gagnent. Je pourrais encore continuer longtemps à parler de football, mais passons.
Aujourd’hui, la France ne me convient pas. Je ne peux donc pas exprimer un amour de ce système ou simplement un consentement. Cela ne signifie pas que je me détourne de la France, que je baisse les bras, que je laisse faire les choses, non. J’ai des opinions politiques, des idées pour améliorer notre système. Je désire m’engager pour transformer l’endroit ou je vis. Cependant, c’est sans attachement à une patrie. Par exemple, si les Allemands – pour reprendre en exemple assez grossiers – avaient un système étatique, politique me correspondant, et décidaient de prendre possession de mon lieu de vie, ou plutôt de l’intégrer à l’Allemagne, je ne m’y opposerais pas. Évidemment, cet exemple est seulement valable d’un «envahissement pacifique», ou à la limite d’une lutte armée, mais seulement si la France et vraiment devene une dictature. D’un autre côté, si nous mettons les conidérations politiques de côtés, ce pays me convient : il y a de riches paysages et une histoire intéressante.
Ainsi je ne suis pas patriotique. Supporter un système impliqué dans des meurtres n’est impossible. Mais il faut noter que le pays reste intéressant d’autres points de vue.
A reblogué ceci sur CdRomainet a ajouté:
Ne pas être patriotique… Certains esprits bornés pourraient vous dire que vous n’avez pas le droit.
Je sais, malheureusement. Je sais que cet essai est assez polémique, mais je pense qu’il est nécessaire de se demander quel rôle l’état doit avoir, dans un monde où l’Etat possède de plus en plus de pouvoirs.